Fracture numérique entre les grandes et petites entreprises selon le Technobaromètre de SAP
Les entreprises belges déclarent que les connaissances en interne (57 %), une stratégie numérique (54 %) et du bon personnel (50 %) leur font défaut. Et pour les plus petites d'entre elles, ces chiffres sont encore plus élevés. Que faire alors ?
Le Technobaromètre de SAP sonde la transformation numérique dans la pratique
Au terme d'une enquête menée par Trends/Tendances (pour le compte de SAP) auprès de 1092 entreprises belges, il s'avère que les PME accusent un retard par rapport aux grandes entreprises pour l'exécution des projets numériques. Cette observation n'a rien de surprenant en soi. 87 % des grandes entreprises (employant plus de 500 collaborateurs) ont déjà lancé des projets numériques, alors que 77 % des PME n'en sont encore qu'aux premières phases.
Nous relevons ci-dessous les principales statistiques, notre interprétation de ces chiffres et nos conclusions de manière à passer à l'étape suivante.
Il y a un an et demi, les statistiques des grandes entreprises étaient pareilles à celles des PME à l'heure actuelle. Les PME sont conscientes qu'elles devront tôt ou tard s'adapter face aux innovations numériques de leurs concurrents et des nouveaux acteurs. Elles ne considèrent toutefois pas que le statu quo numérique comme un risque ou une pression.
Priorité à l'optimisation et à un meilleur service
Alors qu'en 2016, la plupart des projets avaient trait au cloud, au mobile et à l'ERP, aujourd'hui, des nouvelles technologies comme "business intelligence", "machine learning" et "robotics" font leur apparition.
Le nombre de projets de cloud computing a doublé et le commerce en ligne est devenu l'application la plus utilisée en 2017. Ces deux approches consistent à optimiser le mode de travail et mieux servir les clients.
La technologie, un obstacle ? Pas certain...
Les PME invoquent comme principaux obstacles l'absence de stratégie numérique (58%), ainsi que le manque de connaissances (50%) et de personnel compétent (49%). Le budget ne fait même pas partie de ces trois obstacles principaux. Les technologies citées précédemment sont d'ailleurs débarrassées de leurs "maladies de jeunesse".
Les entreprises employant moins de 50 collaborateurs font savoir que le manque de connaissances (63 %) constitue le principal point d'achoppement. 47 % d'entre elles avouent ne pas savoir dans quoi elles se lancent.
Ci-dessous, nous partageons quelques pistes pour renouveler le rôle de l'IT interne.
Projets les plus populaires
- Cloud computing : 55 %
- Commerce en ligne : 47 %
- Compétences numériques des collaborateurs : 42 %
- Collecte de données via les médias sociaux : 37 %
- Business intelligence : 36 %
Source : Trends/Tendances
Budget ?
En 2016, trois quarts du budget IT étaient encore consacrés à la continuité opérationnelle des systèmes (source). Nous n'avons malheureusement pas trouvé de statistiques concernant les dépenses budgétaires pour cette année.
Rien ne laisse cependant supposer une augmentation budgétaire révolutionnaire globale l'année écoulée. Cette conclusion remet en cause l'affirmation que le budget ne constitue pas un réel problème. Force est de constater qu'on ne peut dépenser un euro qu'une fois...
Comment surmonter les obstacles ?
Chaque changement commence par une prise de conscience. Tout est tellement évident lorsqu'on réalise que l'IT aide à travailler autrement, plus efficacement et plus intelligemment. L'IT est comparable à l'électricité.
Il y a 80 ans, les entreprises avaient des "Chief Electricity Officers". Avant la mise en place d'un réseau convenable, les entreprises devaient être autosuffisantes. Aujourd'hui, les entreprises comptent sur des IT Managers. Votre entreprise en a un ? Vous êtes l'un d'eux ? Félicitations ! Vous êtes donc partisan du travail intelligent.
Un nouveau rôle pour l'IT
L'idée ici, n'est pas de parler de la fonction, mais bien de la manière de tirer parti de l'IT. À l'heure actuelle, les entreprises gèrent encore la consommation d'énergie et les risques qui s'y rapportent. Il en ira de même avec l'IT. Nous sommes quoi qu'il en soit convaincus que :
- l'analyse de l'IT se limite trop au point de vue (coût) opérationnel ;
- les activités IT peuvent se dérouler de manière bien plus efficace qu'à l'heure actuelle dans certaines entreprises ;
- les informaticiens internes (qui connaissent bien l'entreprise) doivent collaborer plus étroitement avec les départements commerciaux pour la réalisation de projets ;
- le rôle des informaticiens internes passera donc du support technique à la consultance et la gestion stratégique/tactique (vu la raréfaction de ces profils).
Rien de nouveau ici. Il s'agit d'une simple évolution. La conclusion est assez évidente : les entreprises dépourvues d'un département IT interne bien structuré ont du mal à bien concrétiser ce rôle.